Être rappelé

Le Wi-Fi et notre santé, y a-t-il des risques ?

Cyril BienneCyril Bienne
Spécialiste Tech & Télécoms
Mise à jourRevue le 04/12/2023 par Benjamin GERVAIS

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Présent partout, le Wi-Fi fait partie de notre quotidien et permet d'accéder à internet en toutes circonstances. Si les avantages de cette technologie sont connus de tous, les ondes émises par les transmetteurs inquiètent certains utilisateurs et font l'objet d'études scientifiques controversées. Faut-il se méfier du Wi-Fi ? Les avis varient mais pour l'Organisation Mondiale de la Santé, l'exposition aux ondes ne présente pourtant aucun danger.

Wifi: existe-t-il des risques pour notre santé?

Les règles en vigueur pour le Wi-Fi

Principe

Le Wi-Fi est une technologie sans fil qui permet d'accéder à internet sans contraintes. Son atout ? Son réseau est particulièrement performant, il est évolutif et permet de couvrir un rayon de plusieurs mètres au cœur d'un même bâtiment. En extérieur, ce rayon peut couvrir plusieurs centaines de mètres.

Encadrement de la technologie WiFi

La puissance des ondes émises par un point d'accès Wi-Fi varie en fonction de plusieurs critères. Le volume des données à échanger et le nombre d'utilisateurs simultanés d'un même réseau font partie des facteurs qui influent directement sur la puissance.

En pratique, la puissance moyenne maximale émise par un émetteur Wi-Fi est toujours plus faible que la puissance maximale autorisée. Les valeurs limites d'exposition du public sont définies par le décret N° 2002-775 du 3 mai 2002. Si, pour une antenne GSM 900, la limite est de l'ordre de 41 V/m, pour le Wi-Fi, la limite est de 61 V/m.


La loi Abeille de 2015 en France a établi plusieurs règles supplémentaires concernant l'usage du WiFi :


Voici un récapitulatif chronologique non exhaustif des différentes évolutions sur la réglementation du WI-FI.

Année

Événement

Description

Source

2002

Décret N° 2002-775

Définit les valeurs limites d'exposition du public aux ondes, avec une limite spécifique de 61 V/m pour le Wi-Fi.

2011

Recommandation du Conseil de l'Europe

Conseil de l'Europe recommande d'abandonner le Wi-Fi dans les écoles.

2013

Rapport de l'ANSES sur le Wi-Fi

Rapport de l'ANSES indiquant qu'aucun lien n'est établi entre le Wi-Fi et certains symptômes, mais note un risque potentiel de tumeurs cérébrales liées à l'usage intensif du téléphone portable.

2015

Loi Abeille

Établit des règles sur l'usage du Wi-Fi, notamment dans les lieux publics, les établissements pour enfants de moins de 3 ans et les écoles primaires.

2018

Rapport de l'ANSES sur l'hypersensibilité aux ondes

Rapport de l'ANSES sur l'hypersensibilité aux ondes électromagnétiques basé sur une analyse approfondie de la littérature scientifique.

Faut-il avoir peur du Wi-Fi ?

Ce qu'on lui reproche : faire chauffer nos molécules d'eau 🥵

Lorsqu'un appareil fonctionne en Wi-Fi, il reçoit ou émet des ondes électromagnétiques. La fréquence de ces émissions est d'environ 2400 MHz. Or, cette fréquence-là est, par exemple, utilisée par nos fours micro-ondes pour faire boullir de l'eau... A des niveaux de puissance qui ne sont pas comparables bien entendu mais le principe reste le même: les ondes agitent les molécules d'eau qui se mettent à chauffer.

Partant de cette analogie, certaines personnes soulignent que le Wi-Fi serait cancérigène à long terme, qu'il pourrait être facteur de stérilité, de dérèglement du système hormonal et qu'il pourrait également être responsable de troubles du système immunitaire.

Le Wi-Fi : véritable danger, facteur aggravant ou rien à signaler?

Pour certains, la liste des troubles dus aux ondes électromagnétiques est sans fin. Pour d'autres, ces mêmes ondes sont de puissance trop faible pour avoir une quelconque incidence sur notre santé.

S'il peut être judicieux de prendre en compte certaines mesures pour réduire son exposition, notamment celle des enfants, aucune étude n'a donc, à ce jour, prouvé que le Wi-Fi était mauvais pour l'organisme.

En 2013, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a publié un rapport prouvant qu'aucun lien n'avait été établi entre les symptômes évoqués plus haut et le Wi-Fi. Une éventuelle augmentation du risque de tumeur cérébrale est néanmoins à noter mais ne concernerait que les utilisateurs de téléphone portable à hautes doses.

Selon le site radiofrequences.gouv.fr, la réglementation radioélectrique impose une puissance maximale de 100 mW pour les équipements WiFi fonctionnant à 2,45 GHz et 200 mW à 5Ghz. Le schéma suivant montre que la valeur du champ électromagnétique diminue très rapidement en fonction de la distance et, qu'au-delà d'une cinquantaine de centimètres, l'exposition aux ondes est largement réduite.

Evolution théorique du champs électrique

Néanmoins, et même si l'Agence Européenne de l'Environnement et le Parlement Européen, soutenus par de nombreux médecins du monde entier, ont déclaré le Wi-Fi non dangereux, en 2011 le Conseil de l'Europe a clairement recommandé d'abandonner le Wi-Fi dans les écoles. Recommandation reprise par la loi Abeille de 2015 en France comme évoqué ci-dessous.

En résumé, même s'il n'y a pas de danger avéré du Wi-Fi sur notre santé, de nombreuses mesures préventives de limitation de l'exposition ont été prises depuis l'apparition de cette technologie.

La question de l'hypersensibilité : une vraie maladie ?

Suite à l'omniprésence des ondes dans notre vie quotidienne, certains individus semblent développer une sensibilité électromagnétique, un phénomène autrement appelé « intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques ».

Cette hypersensibilité peut se manifester de différentes manières, les symptômes suivants étant néanmoins les plus courants : fatigue, maux de tête, difficultés à se concentrer, acouphènes, vertiges.

En 2018, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) en France a publié un rapport sur l'hypersensibilité aux ondes électromagnétiques. Ce rapport est basé sur une analyse approfondie de la littérature scientifique et de nombreuses auditions.

Il conclut qu'actuellement, il n'existe pas de preuve expérimentale solide établissant un lien de causalité entre l'exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes décrits par les personnes se déclarant électrohypersensibles (EHS).

Toutefois, l'Agence reconnaît la souffrance réelle de ces personnes et recommande une prise en charge adaptée, ainsi que la poursuite de la recherche dans ce domaine.

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